écrire d’un pays lointain en temps réel
Depuis que Laurent écrit aux îles Kerguelen, je m’amuse à diffuser ses billets sur le compte Twitter d’Oeuvres ouvertes, quand ce n’est pas lui qui le fait. Je suis tombé hier sur un échange savoureux, que voici :
Je connais Laurent depuis une vingtaine d’années. Je l’ai toujours vu en mouvement entre la France et l’Allemagne, et vers des destinations plus lointaines (le Mexique notamment). J’ai lu des textes de lui où il est question de déambulations entre la Norvège et l’Italie. Sans parler de sa nouvelle vie à la Réunion depuis cinq ans, et d’autres voyages. Et ce que je sais, c’est que Kerguelen étant une base scientifique, je serais étonné qu’il n’y ait pas internet...
A lire en tout cas, Aux îles Kerguelen, dont je donne un sommaire des textes (voir aussi les images), que j’actualiserai au fil des semaines :
Y a-t-il encore des voyageurs ?
La première nuit a été houleuse
Nette amélioration de la météo
Escale à l’île de la Possession
Ce matin, nous avons longé l’île de l’Est
Stéphanie, une des scientifiques à bord
Un albatros : une salve de photos
Cela fait aujourd’hui une semaine
Cela fait deux jours que je suis enfermé dans ma cabine
Je rejoins cette terre désolée avec joie
Pas de port à Port aux Français !
Il pleut trois cent soixante cinq jours par an à Kerguelen
Premiers cauchemars évidemment
Je suis allé le plus loin que je pouvais
Le groupe de touristes est parti
Quelle idée de commencer la journée en lisant Chateaubriand !
Vu que je me promène quelques heures dans la journée
C’est un livre lu il y a longtemps
Sur le chemin je rencontrais l’aquarelliste
Les ornithos ont réussi à me convaincre
Le conteur silencieux était là
Il y a trois cents îles à Kerguelen
Intensités de la lecture quand on lit la nuit
Pour voir des éléphants de mer en nombre, il n’y a pas loin à aller
Chaque jour en fin d’après-midi je passe devant la station météo
Près des serres, je vois un homme en train de fumer
Nuit de dimanche à lundi, nuit de lundi à mardi
On marchait aux côtés du conteur silencieux
Je le savais que je replongerai dans Dostoïevski en venant ici
J’ai fait la connaissance d’un curieux type
Du dehors, je retiens surtout les formes fixes
Me voyant désespéré par le bruit et l’agitation sur la base
En venant aux Kerguelen, je m’étais promis
A la cabane, il y avait déjà deux écobiologistes
Le lendemain matin, Philippe et David profitent de leur passage à Morne
Ce sont d’abord quelques individus isolés
Puis ils cavalent, de plus en plus pressés
A peine arrivés à la cabane du guetteur
Le manchot royal est un animal humain, trop humain
Poussin qu’on voit sortir de la crèche
Déjà que le manchot amuse l’homme, alors le gorfou sauteur !
Il est avec nous dans la cabane
C’est Diane qui, après David, se mêle de mon alimentation
Ô éléphant de mer, pardonne-moi
Plantes, mousses, chats, albatros
Il y a une radio dans la cabane
Pour le retour on traversera la péninsule Courbet
A Port-aux-Français, je retrouve ma chambre propre et rangée
Dès mon retour, je reprends l’ancien rythme
Un moment sur Skype avec R à la Réunion
Un rêve qui m’occupe ces derniers jours
Sitôt déposés, on commence la manip popchat
Je dois l’avouer, je ne suis pas très content de moi
Nous rejoignons en quelques heures la cabane Jackie à l’entrée du Val Studer
Au Samuker, l’hôpital de Port-aux-Français
Diane passe me voir après le lâcher du ballon-sonde
Je suis sorti de l’hôpital et j’ai rejoint ma chambre à pied
Une île au fond du golfe du Morbihan
Tous les deux suivant la côte de l’île
On m’a aidé. Seul je ne serais pas arrivé
Pas une seule fois une voix humaine
Un matin, Philippe et David arrivent à la cabane accompagnés du bosco