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Insulaires fait partie des premiers textes que j’ai écrits en arrivant à la Réunion. Courts récits que je mettais en ligne le jour même de leur composition sur un blog intitulé La Main de sable (blog que j’ai désactivé), mais mêlés à une série de 500 textes - car telle était la contrainte que je m’étais donnée la première année ici : écrire et publier un texte par jour jusqu’à ce nombre.
En écrivant sur l’île ou à partir de ce que j’y voyais, je désirais échapper à toute forme d’exotisme, je ne sais pas si j’y suis parvenu et surtout s’il est possible d’y échapper. Je crois qu’il n’y a pas de palmiers dans Insulaires, mais il y a des mangues à un endroit... Ce que je cherchais, c’était plutôt une espèce d’écriture légendaire, mais avec le recul je me rends compte que ces textes participent bel et bien des quelques centaines d’autres écrits à cette même période qui ne concernaient pas l’île, mais la région de l’enfance qui me hantait alors, puisque, pour différentes raisons, j’en faisais véritablement le deuil. Les légendes de l’île concernaient ces hommes - petit Blancs ou Marrons - qui étaient partis vivre dans les Hauts et dans les cirques, et dont la vie, par bien des aspects, ressemblait à celle des paysans que j’avais connus dans le Morvan. Sans que je m’en rende compte, le cheminement vers l’intérieur de l’île ressemblait à un retour à certaines figures du pays initial tel que je continuais de le rêver, malgré mes efforts pour m’en arracher.
Avec quelques années de distance, je ne pense pas que j’écrirais sur l’île de cette façon aujourd’hui. Mais comme ces textes n’étaient plus accessibles en édition numérique fermée (format à mes yeux inadapté à la lecture sur le web, j’ai mis deux ans à m’en rendre compte, tout simplement parce que l’écriture en ligne ne peut pas être bunkérisée au nom de conceptions devenues obsolètes de "l’économie du livre"), j’ai eu envie de les proposer à nouveau à la lecture en mode blogbook (sommaire plus bas) en même temps que sous la forme d’un fichier texte en accès libre. Ecrire sur le net, c’est plus que jamais disséminer ses textes.
Sommaire (mise en ligne quotidienne juin-juillet)
1 - derniers navires
2 - homme seul
3 - sur cette mer
4 - paysage marin
5 - muraille
6 - disparition
7 - machinerie
8 - rumeurs
9 - l’arbre
10 - marcheur
11 - lui
12 - les hommes ici
13 - statue
14 - inconnus
15 - de nouveaux noms
16 - photographies
17 - parole
18 - petits événements
19 - entouré d’ombres
20 - les chiens
21 - déchets
22 - fruits
23 - chiens errants
24 - oiseaux
25 - reptiles
26 - chasse
27 - deux yeux
28 - voisin
29 - explication
31 - clin d’oeil
32 - jeu
33 - êtres furtifs
34 - vieux lecteur
35 - un autre soleil
36 - cour
37 - bout du monde
38 - nuit
39 - érosion
40 - clients
41 - maître disparu
42 - anciens combats
43 - village
44 - langue ancienne
45 - dans les hauts
46 - cahiers
47 - dans la même rue
48 - disparition
49 - ponts
50 - mauvaise parade
51 - incendies
52 - chats sauvages
53 - ville blanche
54 - navire au large
55 - légende