Traduction, fragment après fragment, des 114 "Grains de pollen", première oeuvre publiée par Novalis, dans la revue Athenäum en 1798.
Une paralysie de la sensibilité se produit parfois lors de la douleur la plus extrême. L’âme se décompose. D’où le froid mortel, la pensée vaquante, le Witz terrassant continûment de cette espèce de désespoir. Toute aspiration a disparu ; l’homme reste seul, telle une puissance destructrice. Coupé du reste du monde, il se consume peu à peu lui-même, et il est, selon son principe, misanthrope et misothéiste.
Messages
1. Grains de pollen (69) / Novalis, 8 mars 2010, 11:17, par pradoc
Misothéiste ?
Pouvez-vous m’éclairer sur le sens de ce mot ? Google n’a pour une fois, aucune réponse à fournir...
Voir en ligne : http://pradoc.tumblr.com/
2. Grains de pollen (69) / Novalis, 8 mars 2010, 14:47, par Laurent Margantin
misanthrope : celui qui n’aime pas hommes (anthropos) ; misothéiste, celui qui n’aime pas Dieu (theos). C’est exactement le terme employé par Novalis : misotheos, à l’époque on n’hésitait pas à créer des termes tout à fait transparents par leurs racines latines ou grecques, et l’allemand lui-même avec ses noms composés n’est fait que de quantité d’assemblages lexicaux transparents.