...
Dans une autobiographie, il est inévitable que, là où conformément à la vérité il devrait y avoir « une fois », on mette très fréquemment « assez souvent » à la place. Car on demeure toujours conscient que la mémoire tire une matière de l’obscurité que l’expression « une fois » fait éclater, tandis qu’« assez souvent », sans l’épargner non plus tout à fait, la préserve au moins dans la perception de celui qui écrit et le porte ainsi par-delà des parties de sa vie qui n’ont peut-être jamais existé, mais qui lui offrent un ersatz pour celles que, dans sa mémoire, il ne touche même plus par une intuition.
(fin du quatrième cahier)